Lorsqu’un candidat franchit l’étape de l’admissibilité au concours de sous-officier de gendarmerie, il doit encore affronter une épreuve déterminante : l’entretien avec le psychologue. Bien qu’il ne soit pas noté, cet échange peut largement influencer le verdict final du jury. Certains candidats le négligent… et se retrouvent recalés pour une mauvaise attitude, un manque de préparation ou des réponses trop stéréotypées.
Pour éviter ces écueils, voici un guide complet pour comprendre ce que recherche réellement le psychologue, comment se déroule l’entretien, quelles questions tombent le plus souvent et les erreurs qui peuvent vous coûter cher.
Comment se déroule l’entretien psychologique ?
L’entretien psychologique dure environ 30 minutes et se déroule en tête-à-tête, dans un bureau calme. L’objectif est simple : vérifier que votre profil correspond bien aux exigences humaines et émotionnelles du métier de gendarme.
Même si chaque professionnel possède sa propre méthode, la plupart des entretiens suivent une structure assez similaire.
Accueil et présentation
Le psychologue vous invite d’abord à vous présenter : identité, situation familiale, études, expériences, parcours de vie. Cette entrée en matière paraît anodine, mais elle sert déjà à évaluer votre capacité à vous exprimer clairement et à structurer votre pensée. Une présentation trop confuse ou trop mécanique peut envoyer un mauvais signal.
Analyse de votre parcours
Le psychologue rebondit ensuite sur certains moments clés : réorientation, échec scolaire, période d’inactivité, changement de voie, déménagement, difficultés personnelles… Il ne s’agit pas de vous piéger mais de comprendre comment vous avez évolué, ce que vous avez appris et si vous êtes capable de parler de vous avec lucidité.
Questions ciblées
C’est la phase la plus approfondie. On vous interrogera sur :
- votre manière de réagir au stress,
- vos émotions en situation de conflit,
- vos ressources psychologiques,
- la façon dont vous gérez la frustration, la pression, ou un événement difficile.
Des situations hypothétiques peuvent être proposées : intervention délicate, comportement d’un collègue, annonce d’un décès, rapport avec la hiérarchie… Les réponses données permettent de mesurer votre maturité émotionnelle et votre compatibilité avec les responsabilités du métier.
Phase de mise sous tension (éventuelle)
Certains psychologues ajoutent une légère déstabilisation volontaire : question atypique, remarque provocatrice, insistance sur une zone sensible de votre dossier. L’objectif ? Tester votre stabilité, votre sang-froid et votre capacité à rester cohérent même dans l’inconfort.
Conclusion de l’entretien
L’échange se termine souvent sans analyse immédiate de votre prestation. On vous remercie, on vous raccompagne, et c’est tout. La dernière question — « Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? » — est fréquente. Gardez votre posture professionnelle jusqu’au bout.
Les types de questions posées
Les questions posées par le psychologue sont souvent simples, mais leur but est précis : analyser votre personnalité, votre motivation et votre aptitude à devenir sous-officier.
Voici les grandes catégories et des exemples fréquents.
Votre environnement personnel
- Pouvez-vous raconter votre parcours de vie ?
- Comment décririez-vous votre famille ?
- Avez-vous déjà vécu un événement difficile ?
- Comment réagissez-vous face à la solitude ou à la remise en question ?
- Avez-vous déjà consulté un spécialiste (psy, sophrologue…) ?
Parcours scolaire et professionnel
- Pourquoi avez-vous changé de voie ?
- Quel est le poste qui vous a le plus marqué ? Pourquoi ?
- Êtes-vous satisfait de votre parcours ? Qu’auriez-vous aimé améliorer ?
- Comment réagissez-vous à l’échec ou aux critiques ?
Motivation et projet professionnel
- Qu’est-ce qui vous attire dans la gendarmerie ?
- Comment voyez-vous votre carrière dans cinq ans ?
- Quel domaine vous attire : PSIG, BT, mobile… et pourquoi ?
- Pourquoi choisir la gendarmerie plutôt que la police ?
Gestion émotionnelle et comportements
- Comment réagissez-vous lorsqu’une consigne ne vous semble pas logique ?
- Racontez un moment où vous avez dû gérer un conflit.
- Qu’est-ce qui vous met le plus en colère ?
- Comment gérez-vous une situation urgente qui vous échappe ?
- Se préparer à ces questions permet d’éviter les réponses vagues, les contradictions et les phrases toutes faites.
Quelle attitude adopter pour réussir ?
Le contenu de vos réponses est important, mais votre comportement l’est tout autant. Le psychologue analyse ce que vous dites, mais aussi la manière dont vous le dites.
Gardez votre calme
Prenez le temps de réfléchir avant de répondre. Un silence de quelques secondes montre que vous êtes posé et réfléchi, pas que vous êtes perdu.
Soyez honnête et clair
Les discours récités sont immédiatement repérés. Utilisez vos mots, vos exemples, vos expériences.
Adoptez un comportement professionnel
- dos droit,
- mains posées calmement,
- regard ouvert et naturel,
- expression fluide.
Évitez les gestes compulsifs, les bras croisés ou les mouvements brusques.
Restez respectueux, même si l’entretien devient inconfortable
Le psychologue peut tester vos réactions. Conservez une attitude polie, stable, professionnelle.
Restez vous-même
Vous n’êtes pas là pour jouer un rôle. Votre authenticité est votre meilleur atout.
Les erreurs qui font échouer les candidats
Chaque année, beaucoup échouent non pas à cause de leur personnalité, mais à cause de maladresses évitables.
Utiliser des réponses génériques
- « J’aime aider les autres. »
- « Je veux servir mon pays. »
Ces réponses ne vous distinguent pas. Elles manquent de profondeur et de vécu.
👉 Préférez des exemples concrets qui expliquent pourquoi vous voulez rejoindre la gendarmerie.
Éviter les sujets sensibles
Refuser d’admettre une période difficile donne l’impression que vous manquez de recul.
👉 Parlez-en avec simplicité et expliquez ce que vous en avez appris.
Changer d’objectif en cours d’entretien
Manque de cohérence = profil fragile ou désir de plaire.
👉 Affirmez votre projet, tout en montrant que vous savez que la carrière évolue.
Se justifier ou accuser les autres
Mettre la faute sur un patron, un enseignant ou un proche est très mal perçu.
👉 Assumez vos choix, même s’ils n’ont pas été parfaits.
